XVIIIe siècle

  • En 1707, deux publications traitent de la question des impositions : Vauban publie son Projet de dîme royale dans lequel il expose une méthode novatrice (fondée sur un formulaire de dénombrement par tête, de type « recensement », très précis) pour le dénombrement de la population.
  • En 1709, le « Grand Hiver » va donner l’occasion d’une nouvelle enquête afin de connaître l’état des blés et le recensement des bouches à nourrir. La même année, Claude Saugrain publie un Dénombrement du royaume par généralités, élections, paroisses et feux.
  • En 1713, une circulaire ordonne un dénombrement par feux dans toutes les circonscriptions territoriales fiscales.
  • De 1724 à 1726, trois enquêtes successives dont celle du contrôleur général Gaspard Dodun permettent de connaître l’état des feux et des gabellants (personnes âgées de 8 ans et plus), paroisse par paroisse.
  • En 1744-1745, Philibert Orry, contrôleur général des finances, demande à nouveau aux intendants de dénombrer la population de leur province par l’évaluation des biens. 
  • Entre 1762 et 1770, l’abbé Jean-Joseph Expilly rédige le Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France. Le tome 3 est une étude démographique intitulée De la population de la France. [1]
  • En 1772, l’abbé Joseph-Marie Terray, contrôleur général des finances, fait établir des statistiques régulières sur le mouvement de la population. Les relevés sont faits dans les généralités d’après les registres de baptêmes, mariages et sépultures pour chacune des paroisses, puis les intendants envoient à Paris des tableaux récapitulatifs. Il applique la méthode du multiplicateur universel pour le calcul de la population du royaume.
  • En 1778, Jean-Baptiste Moheau, auteur de recherches en arithmétique politique, publie les Recherches et considérations sur la population de la France. Il est secrétaire du conseiller d’Etat Jean-Baptiste de Montyon auteur d’une partie de l’ouvrage.
  • En 1780, Jean-Joseph Expilly, en s’appuyant sur une étude des registres paroissiaux, publie une étude statistique importante : le Tableau de la population de la France.
  • En 1784, Jacques Necker, dans son traité De l’administration des finances, attribue à la France une population globale de 24 676 000 habitants.
  • De 1786 à 1791, parution de l’« essai pour connaître la pop du royaume » pour les années 1783-1788. Les auteurs, Laplace, Dionis du Séjour, et Condorcet (proche du contrôleur général Turgot), cherchent à estimer la population pour mesurer ensuite la richesse territoriale dans une perpsective de de réforme fiscale. L’enquête signe une rencontre inédite entre administration et mathématiciens.
  • Entre 1790-1791, quatre enquêtes sont lancées par les comités de la Constituante. La loi de juillet 1791 prescrit la tenue, dans chaque commune, d’un registre de population, et sa mise à jour annuelle.
  • En 1792, l’Assemblée confie la tenue de registres d’état civil aux municipalités.
  • En 1793-1794, de nombreuses circulaires sont éditées, demandant, pour chaque commune, un état de la population, le nombre de maisons, de feux, le relevé du mouvement naturel de 1789 à 1793.
  • 1795-1796,  Pierre Bénézech, ministre de l’Intérieur, lance une enquête afin de connaître l’état de chaque département, puis ordonne le dénombrement de la population et du bétail.
  • 1798-1799 : Son successeur, François de Neufchâteau, prescrit de faire dresser des relevés mensuels des naissances, mariages et décès.


[1] Bertrand GILLE. Les sources statistiques de l’histoire de France. Ed. Librairie DROZ., 1980, pag. 75.

  • Une soirée chez Madame Geoffrin - Gabriel Lemonnier (1812)